Miles
Faint Hearted
(Modern Love)
Si depuis longtemps, Miles Whittaker officie sous des collaborations et pseudos divers et variés, Demdike Stare, Pendle Coven ou MLZ, ce n’est qu’aujourd’hui qu’il franchit le pas, pour offrir un premier album solo, Faint Hearted, qui marquera fortement les terres de la techno en 2013. Un renouveau est en train de s’opérer depuis ces dernières années, avec le virage amorcé par certains artistes, Andy Stott, Dadub, Lucy, Monad, développant des univers sonores sombres et tripants, où l’ambient donne du pied à une techno dub gorgée de noise, calibrée pour défoncer nos cerveaux endormis. Miles Whittaker s’adonne aux plaisirs de la répétition évolutive, qui prend aux tripes à coups de vagues ascendantes, aux clair/obscurs presque irréels. Faint Hearted tord l’horizon pour l’exploser en mille astres noirs éclairant les cieux de leurs queues d’argents lumineuses. Miles use de minimalisme sans en donner l’impression, comblant les trous avec une densité magnétique, qui voit même, des bribes d’un jazz lointain venir s’offrir un pas de deux au bras d’un Rejoice, en forme de trip hop aux mouvements étrangement déviants. La production au couteau, voit chaque son se distordre avec une élégance crue, étirant ses rythmes pour les briser sur des murs d’expérimentations dark, aux frontières de l’electro-acoustique et du spatial dub. Un album aux directions multiples et à la cohésion parfaite, forme de musique ethnique d’un troisième millénaire, nourrie aux seins de machines à la substance charnelle divine. Magistral.
Roland Torres
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