Ghostpoet
Some Say I So I Say Light
(Pias)
Nommé au prestigieux Mercury Prize en 2011 pour la sortie de son premier album, Peanut Butter Blues and Melancholy Jam, coiffé au poteau par une certaine PJ Harvey, le londonien Obaro Ejimiwe aka Ghostpoet découvert par Gilles Peterson, revient avec un nouvel opus Some Say I So I Say Light, de hip hop experimental, où l’indie pop fait une incursion pour se marier aux effluves dubstep et trip hop, pour un album de poetic rap et d’abstraction musicale envoutante. Son flow lancinant, à ranger aux cotés de LKJ, Roots Manuva et The Streets, mène le tempo sur des arrangements à l’épuration extrême, où le moins sert le plus, où le minimal se mute en maximal. Co-produit aux cotés de Richard Formby (Wild Beasts, Darkstar, Egyptian Hip-Hop), Some Say I So I Say Light, continue sur la lancée de son prédécesseur, ne cherchant jamais à sombrer dans la facilité ou à toucher un plus large public. L’intégrité et une certaine forme d’éthique semblent guider les 11 tracks de Ghostpoet, délivrant des textes où le flou des mots forment des univers abstraits avec ses métaphores et ses sens cachés, que l’on cherchera à comprendre ou pas, pour se laisser emporter par le rythme des sonorités vocales enrobées d’ambiances brumeuses aux accents urbains. Pour palier à une certaine forme de monotonie, Ghostpoet a fait appel à quelques featurings, Lucy Rose, Woodpecker Wooliams, Charles Hayward, Gwilym Gold, Dave Okumu, histoire de donner du relief à ses compositions à l’aridité parfois crépusculaire. Avec Some Say I So I Say Light, Ghostpoet passe avec brio le cap du deuxième album et confirme tout le bien que l’on pensait de lui. Vital.
Roland Torres
Site : www.ghostpoet.co.uk
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