Primal Scream

Primal Scream

More Light

(First International / Pias)

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Depuis maintenant 30 ans, Bobby Gillespie et sa bande (interchangeable) n’ont de cesse de tordre le cou au rock, qu’il soit sixties (avec une affection toute particulière pour les Byrds ou les Rolling Stones), pop ou électronique. Avec ce dixième album, More Light, Primal Scream revient en très grande forme, jetant à nouveau les ponts entre les différents genres suscités, appuyés par une énergie dévastatrice proche des grandes heures du groupe, période XTRMNTR, Evil Heat ou Vanishing Point. Dès l’abyssal titre d’ouverture 2013, qui n’est pas sans évoquer Psychedelic Furs avec son sax déglingué et la guitare tournoyante aux riffs assassins de Kevin Shields (My Bloody Valentine) en invité surprise, on sait que l’on tient un opus halluciné qui va une fois encore, secouer nos oreilles et éveiller toute notre attention. Sur More Light pas de place pour le surplace. Produit par David Holmes et faisant appel à quelques autres featurings de haute volée, Robert Plant (Led Zeppelin)Mark Steward, Sun Ra Arkestra, etc… les titres défilent sur des lignes fuyantes, prenant constamment des directions imprévisibles, convoquant la fougue à convoler aux bras de titres plus apaisés, à faire le grand écart entre déflagrations électroniques Culturecide, rok basique aux intonations blues, Elimination Blues, psychédélisme baléarique Walking With The Beast, conjuguant les temps et les époques à l’infini. Les guitares sont au centre de cet opus magistral, prenant des tournures possédées et orgasmisques, saturées et orchestrales, pop ou expérimentales, etc… le tout survolé par la voix caméléon d’un Bobby Gillespie au sommet de son art. Primal Scream aime inventer et se réinventer, capable de fusions improbables, comme le culte Screamadelica, qui restera comme l’album qui colle à la peau du groupe,  alliant comme peu, scène house et rock sous thc, et qui avec More Light vient poser une nouvelle pierre à l’édifice, semant le trouble chez l’auditeur, avec ses titres aux incessantes tangentes allumées et sa créativité démentielle. Un album schizophrénique avec ses hauts et ses bas, habité par une richesse lumineuse trop rare pour ne pas être soulignée. Vital.

Roland Torres

Sites : www.primalscream.net

soundcloud.com/primalscream

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