U.S. Girls
GEM
(Fat Cat Records / La Baleine)
Derrière U.S. Girls se cache l’américaine Meghan Remy, dont l’album GEM dégage une aura dérangée et déviante. Son rock malade ne laisse pas indifférent, croisant le glam d’un Marc Bolan aux viscérales crispations de Cramps, sous emprise THC. Les ambiances très lynchiennes énervent autant qu’elles fascinent, car difficile de savoir si GEM agace ou plait, tant les procédés de distorsion créent un sentiment transversal qui laisse un sale arrière gout dans la bouche, sans pour autant dégouter. U.S. Girls réécrit le rock à sa manière, invitant les instruments à se la couler douce en arrière fond, enrobé d’effets asphyxiants et de sonorités viscérales, détournant les codes pour en employer d’autres, beaucoup plus expérimentaux. GEM est un sacré album de weird pop, avec ses mélodies harnachées dans des combinaisons sado-maso, au latex dégoulinant de sexe sale à la sensualité caverneuse. Un must de musique trash’ n’ roll, à savourer sans modération.
Roland Torres
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